J'ai 37 ans. Je suis né en Union soviétique et j'ai immigré en Israël en 1991. Je réside en
Jérusalem, marié et père d'une fille. J'ai obtenu un master en cinéma documentaire
de l'Université de Tel-Aviv.
Mon court métrage d'animation, "Hypo-gravitation" a participé à plusieurs festivals à travers le monde. Parallèlement à mon travail de réalisatrice, je travaille également comme psychopédagogue et comme enseignante dans la ville de Jérusalem.
SYNOPSIS
Une brosse à dents étrangement inutilisée » et « un réfrigérateur plein » font partie des raisons qui conduisent au rejet de
La demande de citoyenneté de Wisam, les autorités israéliennes remettant en question l'authenticité de la vie qu'il a menée
leur a été présenté. Wissam, un résident arabe de Jérusalem-Est, pourra-t-il leur prouver que sa vie est
réel?
statement
Comme Yosef K, dans le récit de Kafka "Le Procès" qui s'est réveillé un matin et a découvert qu'il était accusé, sans savoir pourquoi, Wisam, le personnage principal de mon film, découvre aussi un jour que les autorités l'accusent de truquer sa vie.
Wisam est un résident de Jérusalem-Est. Il demande la citoyenneté israélienne pour lui et sa famille, mais sa demande a été refusée, sous prétexte que la vie qu'il a présentée aux inspecteurs du bureau des affaires intérieures est fausse et qu'il ne parvient donc pas à prouver que son « centre de vie » est à Jérusalem.
Wissam se lance dans une longue bataille juridique pour prouver que sa vie est bien réelle. Il fera appel devant le tribunal de district puis devant la Cour suprême. Le film suivra les protocoles du procès, protocoles qui décomposent la vie de Wissam dans ses moindres détails, et déclarent qu'il n'y a aucune logique ni vérité là-dedans. Et contre les protocoles, le film suivra aussi la routine de Wisam, de sa femme, de ses deux filles et de son frère, et à travers la douce intimité de leurs journées posera la question que l'État se permet de poser avec tant de cruauté : est-ce que c'est une vie qui peut être vécue.
Je vis à Jérusalem, dans la partie ouest, depuis 15 ans. Et quand on vit dans l’ouest, c’est facile d’oublier. Pour oublier la réalité abrupte et surréaliste qui règne dans la partie est de la ville. Et à travers l'histoire de Wisam, je souhaite donner un aperçu de ce conflit local douloureux, mais j'espère aussi soulever des questions plus universelles, à savoir s'il existe une « vie décente », quels sont les atomes dont notre vie quotidienne la vie est faite, et comment nous, spectateurs, nous sentirons-nous, dans ce rôle inconfortable, envahissant, et peut-être aussi séduisant, dans lequel mon film, et peut-être tout film documentaire, nous place, pour examiner le cœur même de la vie qui est présentée à nous, et d'être dans un endroit où c'est notre privilège de décider si nous y croyons ou non ?